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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 18:47

normal-sup.jpg

La justice internationale est désormais une réalité. Surtout la justice pénale internationale. 

Parmi les dix juridictions qui existent aujourd'hui la Cour pénale internationale a une place particulière. Elle est la seule à vocation universelle.
Depuis dix ans elle fonctionne et les premières affaires ont été jugées. Critiquée, contestée, elle trouve peu à peu sa place. Ce colloque est donc l'occasion de faire le point.

F.Rubio.


CPI---10-ans-CPI-decembre-2012-ENS-in-ong-humanitaire-rubio.jpg

Souce ENS - http://www.ens.fr/spip.php?article1533

La cour pénale internationale 2002-2012

Mardi 13 décembre 2012, 8h30-18h30, salle Dussane 45 rue d’Ulm 75005 Paris

LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE 2002 – 2012 : REGARDS SUR CES DIX PREMIERES ANNEES

Colloque organisé par la Coalition Française pour la Cour Pénale Internationale (CFCPI)

c/o Amnesty International France – 76 boulevard de la Villette, 75940 Paris Cedex 19. Téléphone 01 53 38 66 41 – Fax 01 53 38 55 00 – Mail coordination@cfcpi.fr – www.cfcpi.fr

Programme & inscription : www.cfcpi.fr/colloque2012

contact : colloque@cfcpi.fr

 

Ratifié par la France en 2000, le Statut de la Cour pénale internationale est entré en vigueur et la Cour a commencé à fonctionner à partir du 1er juillet 2002. Dix ans plus tard, la CPI n’a rendu que deux jugements, se rapportant tous deux à l’Afrique. Elle traverse par ailleurs une crise de confiance, soumise aux critiques croisées des pays du Sud lui reprochant d’épargner les grandes puissances, et de ceux du Nord, critiquant son coût et sa lenteur. Toute jeune institution connaît des crises de croissance. Porteuse d’attentes exceptionnelles, la CPI ne pouvait pas y échapper. Ce cap ne pourra être franchi ni dans le déni des critiques, ni dans le désenchantement à l’égard de l’idée de justice internationale. Contribuer à cette réflexion constitue l’ambition de ce colloque qui alternera les problématiques liées à la Cour elle-même et celles liées au rôle que doit y jouer la France.

 

Programme provisoire 

9 h  Allocution de bienvenue – Monsieur Marc Mezard, directeur de l’Ecole normale supérieure

Ouverture du colloque - Simon Foreman, Amnesty International, président de la CFCPI

9 h 20  Intervention de Madame Mireille Delmas-Marty,

  professeur honoraire au Collège de France, membre de l’Institut

9 h 45  Première Table Ronde :


LA CPI, 10 ANS DEPUIS SA CREATION : PREMIERS JUGEMENTS, PREMIERS BILANS

 

Dix ans de recul et deux affaires en voie de conclusion permettent de jeter un premier regard rétrospectif sur le fonctionnement de la Cour pendant ces années de tâtonnement. Du choix des situations sous enquête et la politique de poursuites du Procureur, jusqu’au déroulement des procès eux-mêmes, en passant par la méthodologie des enquêtes, le rôle controversé des « intermédiaires », la question du secret (protection des sources, audiences à huis clos…) : quel est le bilan de cette décennie et quelles sont les améliorations souhaitables pour l’avenir ?  

 

Intervenants :

Modérateur : Madame Délou Bouvier, magistrat, Syndicat de la magistrature

Un représentant du Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale

Monsieur Jean-Marie Biju-Duval, avocat de la défense dans l’affaire Lubanga

Monsieur Sidiki Kaba, président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’homme

11 h 15 : Pause café

11 h 30  Deuxième Table Ronde :

LA CPI ET LES ETATS PARTIES : INDEPENDANCE / DEPENDANCE

La Cour pénale internationale n’est pas un organe de l’ONU mais rend compte de son activité à l’Assemblée des 121 Etats parties au Statut de Rome, dont elle dépend entièrement pour l’élection de ses juges, la désignation de son procureur, l’adoption de son budget… Si les Etats parties sont tenus de coopérer avec la Cour, notamment en exécutant ses décisions, puisqu’elle ne dispose pas de sa propre police, cette coopération s’est avérée inégale selon les Etats et selon les dossiers. Depuis un à deux ans, les principaux contributeurs, dont fait partie la France, sont devenus très critiques à son égard. Entre soutien et coopération, quelle est l’attitude de la France ?

 

Intervenants :

Modérateur : Madame Véronique Gaymard, journaliste

Un représentant du ministère des Affaires étrangères 

Madame Géraldine Mattioli-Zeltner, directrice du plaidoyer du Bureau Justice internationale de Human Rights Watch 

Monsieur Gérard Dive, chef de la section droit international humanitaire, ministère de la Justice, Belgique

13 h : Repas

14 h 30 Troisième Table Ronde :

L’IMPACT DE LA CPI SUR LES SITUATIONS QU’ELLE JUGE

 

Au-delà de l’objectif de lutte contre l’impunité des crimes qui heurtent la conscience de l’humanité, que signifie pour les communautés dévastées par la violence une justice rendue à La Haye ? La participation des victimes au processus judiciaire est-elle satisfaisante ? La Cour remplit-elle sa mission de prévention et de dissuasion ? Aide-t-elle à comprendre l’histoire, voire à l’écrire ? A-t-elle, comme il lui en a été fait le reproche, parfois fait obstacle à la paix ou à la réconciliation ?

 

Intervenants 

Modérateur : Pierre Hazan, journaliste et écrivain

Monsieur Bruno Cotte, Juge à la Cour pénale internationale, membre de l’Institut

Madame Elisabeth Claverie, directrice de recherche au CNRS, responsable du Groupe de sociologie politique et morale de l’EHESS

Madame Mariana Pena, membre de l’équipe de représentation légale des victimes (affaire Kenya)

16 h – Pause café

16 h 15 Quatrième Table Ronde : 

 

LE PRINCIPE DE COMPLEMENTARITE - QUEL ROLE POUR LA FRANCE ? 

 

La répression des crimes internationaux est avant tout la responsabilité des Etats : la Cour, qui ne peut juger l’ensemble des crimes de masse, est complémentaire des juridictions nationales et ne peut juger que les cas les plus graves. L’incapacité des systèmes judiciaires des pays en proie aux crimes de guerre ou crimes contre l’humanité à en poursuivre les auteurs a longtemps été la première cause de l’impunité de ces crimes. Elle n’a pas disparu avec l’adoption du Statut de Rome. Sans l’adoption de mécanismes de compétence extraterritoriale, l’impunité est vouée à rester la règle et les poursuites, l’exception. Où en est la France sur ce terrain ? 

 

Intervenants 

Modérateur : Maître Patrick Baudouin, coordinateur du groupe d’action judiciaire et président d’honneur de la FIDH

Monsieur Jean-Pierre Sueur, ancien ministre, Président de la Commission des lois du Sénat 

Madame Aurélia Devos, Vice Procureur, chef de section près le tribunal de grande instance de Paris, AC5, Pôle crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre 

Monsieur Christopher Hall, Senior legal adviser d’Amnesty International

17 h 45 Conclusion du colloque par Monsieur Robert Badinter, ancien ministre, ancien président du Conseil constitutionnel

 Clôture : Simon Foreman

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 18:25

Colloque-les-metiers-de-l-humanitaire.jpg

COLLOQUE INTERNATIONAL 23-24 Novembre 2012

Grand Amphi Ile de France

23 Bd François Mitterrand, 91000 Evry

Action humanitaire, Droits de l’Homme, Coopération & solidarité internationales :

Quelles formations pour quels métiers ?

http://colloque-csi-evry.eklablog.com/un-programme-riche-ecclectique-et-source-de-debat-c18961089

Vendredi 23 Novembre.

MATINEE 9H00-12H45

8h30 - Pot d’accueil

9h00 : Inauguration institutionnelle : Philippe Houdy, Président de l’Université d’Evry Val d’Essonne.

9h15 : Présentation du Colloque: Frédérique Coulée, Alain Le Guyader (Centre Léon Duguit, FDSP, UEVE)..

9h30- 10h : Ouvertures : « Coopération décentralisée et formation »,

Bertrand Gallet (Directeur Général del Cités Unies France).

« Les exigences de formation dans les organisations humanitaires »,

Daniel Verger (Directeur Général de Coordination Sud).

10h – 11h15 SESSION 1: Evolutions, transformations et perspectives.

Présidente de séance : Anne Le Naëlou (Maître de Conférences en Sociologie, IEDES Paris I).

S1-1 « Mutations des ONG, mutations des métiers »,

Philippe Ryfman (Professeur et chercheur associé à Paris 1, Avocat).

S1-2 « Désoccidentaliser la formation ? », Pierre Micheletti (Ancien Président de Médecins Du Monde).

S1-3 « La stratégie humanitaire de la France : évolution, perspective et formation».

Alain Boinet (Président de Solidarités International).

S1-4 « Sciences humaines et formation humanitaire : une réorientation à venir ? »

Michel Galy (Professeur de Sciences politiques, Institut des Relations Internationales et Stratégiques). Pause-Café : 11h15 – 11h30 11h30 – 12h45 SESSION 2: Réseaux, normes et formation.

Président de séance: André Mvogo (MCF associé, Master CSI, UEVE).

Co-présidente : Martine Brousse (Ancienne directrice de La Voix de l’Enfant, membre de la CNCDH).

S2-1 « La professionnalisation des actions de solidarité internationale».

Benoît Silve (Directeur général de l’Institut Bioforce, membre du comité de pilotage du réseau ELHRA).

S2-2 « Standardisation et diffusion des normes humanitaires : le rôle des réseaux professionnels »,

François Audet (Observatoire Canadien sur les Crises et l’Action Humanitaire, Université de Montréal), et Anaide L. Nahikian (Teaching Associate. Program on Humanitarian Policy and Conflict Resarch, Harvard Univ.)

S2-3 « Du pluridisciplinaire à l’interdisciplinaire : une autre conception de la formation»,

Edith Kolo (Centre d’Etudes et de Recherches en Action Humanitaire - Cerah, Genève).

S2-4 « Collectivités, réseaux associatifs et pratiques professionnelles ». Marie Phliponneau (Anthropologue, Directrice des Relations Internationales du Kremlin-Bicêtre, enseignante à l’UEVE).

S2-5 « Se préparer et anticiper au moyen de scénarios prospectifs ».

Delphine Loupsans (Docteure en Sciences politiques).

Déjeuner 12h45 – 14h15

 

APRES-MIDI 14H15 -18H00 14h15 -15h30 SESSION 3: Agir pour les Droits de l’Homme : Institutions et ONG.

Présidente : Frédérique Coulée (Co-Directrice du Master « Droits de l’Homme Droit Humanitaire »,

Co-directrice du Centre Léon Duguit, UEVE).

S3-1 « Compétences combinées au siège et sur le terrain », Bruno Mpondo Epo (ONU, Directeur Adjoint la Division Afrique II. Département des affaires politiques. Secrétariat des Nations Unies),

et Jean-Francis Joh Epoko (Chef de la section politique du Bureau intégré de l’ONU en Centre Afrique).

S3-2 « L’approche de l’OIF dans la promotion des Droits de l’Homme »,

Hugo Sada (Directeur de la Division Droits de l’Homme, Organisation Internationale de la Francophonie)

S3-3 « Eduquer et sensibiliser à l’abolition : l’action de Ensemble contre la peine de mort »,

Marianne Rossi (Chargée de mission à « Ensemble contre la peine de mort »).

S3-4 « Le plaidoyer : des compétences professionnelles pour une action militante »,

Sidiki Kaba (Avocat – Président d’Honneur de la FIDH).

S3-5 « Amnesty ou l’activisme en ligne : du siège à la toile »,

Céline Coudriou (Membre du Bureau exécutif d’Amnesty)

Pause-café : 15h30 – 15h45

15h45 – 17h 15 : inscription obligatoire : ici TABLE RONDE 1 TABLE RONDE 2 TABLE RONDE 3

Métiers des ONG,

Métiers des collectivités :

Quels métiers en réalité ?

Communicant(e-s) :

Rory Downham (Directeur des formations de l’Institut Bioforce),

Edith Kolo (CERAH),

Laure Feret (Arricod),

Martine Brousse (La Voix de l'Enfant)

Chantal Mir (Alima)

Djamel Adila (CRESI)

Henri Rouillé d’Orfeuil (CIRAD)

Linda Bouifrou (CSI/Resci)

Modérateur(s)-trice(s) :

Aude Pruvost (RESCI /ReMHed)

Juan Prosper (DHDH, UEVE)

Réseaux étudiants et de diplômés, et professionnalisation.

Communicant(e-s) :

Jean Karenthi (Adecoop)

Jean-Hugues Hermant (Réseau Projection)

Sarah Toumi (Dream-

Acacia for All)

Vincent Pradier (Etudiants & Développement)

Aude Pruvost (RESCI)

Modérateur(s)-trice(s) :

Camille Montfort (Adecoop),

Sébastien Bureau

(Président du REDGEOD).

Motivations, militantisme

et engagements :

formations et valeurs.

Communicant(e-s) :

Brigitte Bourcier (ATD-Quart monde),

Antoine Bernard (FIDH)

Rachid Lahlou (Président du Secours Islamique France),

Céline Leroux (France Volontaire),

Bruno Chaveron (Membre du CA de la Maison du Monde d’Evry),

Raoul Alonso (Education à la Paix),

Frédéric Jacquet (Médecin, ARS, Vice-président de MDM)

Elsa Drapier (RESCI)

François Moreaux (Etudiants et Développement)

Modérateur(s)-trice (s):

Albane Geslin (Pre de Droit Public, Sciences po Lyon) Lucas Corsini (Master CSI/UEVE),

Synthèses : 17h 30 – 18h Resci et Marc Bulteau (Maître de Conférences associé, Université de Savoie).

 

Samedi 24 Novembre.

MATINEE 9H00-12H15

9h00 – 10h30 SESSION 4 : Diversité des acteurs et professionnalisations.

Présidente de séance : Claire Vial (Université de Montpellier, co-directrice du Master « Droits de l’Homme,

Droit Humanitaire », UEVE).

S4-1 « Volontariat international et solidaire : trajectoires professionnelles »,

Céline Leroux (France Volontaire et Labo Cerlis-Paris Descartes).

S4-2 « Bénévoles et salariés : une interaction professionnalisante ? »,

Jérôme Larché (Médecin Du Monde et rédacteur en chef de Grotius - Géopolitiques de l’Humanitaire).

S4-3 « Entre travail et engagement : le cas des acteurs des ONG de développement au Maroc »,

Chadia Bourdassa (chercheure et doctorante).

S4-4 « Géographie et dynamique des acteurs de la formation privée : Lyon capitale française de l’humanitaire ?»,

Linda Bouifrou (chercheure en géographie et doctorante Labo SEDET, Paris 7/ CSI Evry).

Pause-Café : 10h30 -10h45

10h45 -12h15 SESSION 5 : Formations et partenariats internationaux : Initiatives et perspectives.

Présidents de séance : Alain Le Guyader (Master CSI, Centre Léon Duguit, UEVE) et P.G. Pougoué (Vice-recteur à l’enseignement, Université de Dschang, Cameroun).

S5-1 « La formation en études et pratiques des relations internationales à l’Université Cheik Anta Diop Dakar.

Défis internes et perspectives sous-régionales », Pr Mamadou Badji (Pr de Sciences politiques,

Directeur du Département de Sciences Politiques, Université Cheik Anta Diop, Dakar).

S5-2 « Formation et partenariat : le Master Citoyenneté, Droits de l’Homme, Action Humanitaire »,

Pr Samba Thiam (Directeur du Master : Action humanitaire, Citoyenneté et Droits de l’Homme,

Université Cheik Anta Diop, Dakar).

S5-3 « Problématique de formation en Droits de l’Homme et insertion des apprenants »

Pr Anoukaha (Pr de Droit, Université Yaoundé II).

S5-4 « Comment pérenniser une coopération interuniversitaire ? », Pr Henri-Désiré Modi Koko Bebey (Doyen de la Faculté de Droit et de Sciences Politiques, Dschang, Cameroun).

S5-5 « Construire un partenariat international sur la formation aux Droits de l’Homme»,

Allamaye Golbey (Directeur de l’Institut La Francophonie, Ndjamena).

Déjeuner : 12h15 -14h

5

APRES-MIDI 14H00-18H30

14h-15h30 SESSION 6 : Une question cruciale et négligée : former aux risques.

Président : Jean-Jacques Louarn (Fondateur et Directeur de Grotius International-Géopolitiques de l’Humanitaire).

Co-président : Boris Martin (Rédacteur en chef de la Revue Humanitaire/MDM.

S6-1 « L’action humanitaire à l’épreuve des risques du terrain : le cas d’Haïti »,

Alice Corbet (Anthropologue et consultante, Grotius International).

S6-2 « L’expérience de l’ONG Triangle : comment former à la prise en compte des risques-sécurité des acteurs humanitaires ?», Patrick Verbruggen (Co-directeur de « Triangle. Génération humanitaire »).

S6-3 « La compréhension et l’appréhension des risques-sécurités : la mise en situation suffit-elle ? L’expérience de MSF », Fabrice Weissman (Chercheur au CRASH/Médecins Sans Frontières).

S6-4 « Pratiques et expériences des opérations. Quelles mesures aujourd’hui pour les humanitaires ? » Jean-Yves Troy (Directeur des Opérations de Première Urgence-Aide Médicale Internationale »).

Pause-Café : 15h30-15h45

15h45 – 17h00 : inscription obligatoire : ici TABLE RONDE 4 TABLE RONDE 5 TABLE RONDE 6

Initiatives étudiantes comme formation permanente.

Communicant(e-s) : Solène Paloma (CSI, Evry/Animafac)

Lucas Corsini (CSI, Evry).

Sébastien Bureau (Rehmed)

Antoine Mathieu (Etudiants et Développement)

Carlos Cortes Zea (Etudiants et Développement)

Modérateur(s)-trice(s) :

Léa Macias (ReMHed)

Vincent Pradier (ReMHed)

Former au départ

et au retour.

Communicant(e-s) :

Nassera Butin (Univ. Montpellier et Pempsi)

Eric Gazeau (Résonances humanitaires)

Emmanuelle Pons (Coordination Sud)

Modérateur(s)-trice(s) :

Gwenaelle Beauvais (RESCI)

Julie Erceau (ADECCOP)

Politiques de recrutement

et formations (DRH).

Communicant(e-s) :

Samira Ouali (Secours Islamique France),

Catherine di Maria (Action Contre la Faim),

Thierry Allifort-Duverger (Alima),

Eugénie Bousquet (Première Urgence-AMI)

Anne-Claire Deneuvy (Médecins Du Monde)

Modérateur(s)-trice(s) :

Céline Tewa (RESCI)

Andréa Delgado Almeida (ReMHeD)

17h00 – 17h30

Synthèses : Resci et Marc Bulteau (Maître de Conférences associé, Université de Savoie).

17h30 - 18h00

Allocution de clôture :

François Colly (Doyen de la Faculté de Droit et de Science Politique /UEVE)

18h00 – 19h30 Baptême des promotions et Cocktail Festif.

6

SOUTIENS PARTICIPATIFS

ACTION CONTRE LA FAIM (ACF), AMDOR (Martinique), ADECOOP, AMNESTY-France, ARRICOD (Association des Professionnels de l’Action Européenne et Internationale des Collectivités Territoriales), ALIMA, ATD – QUART MONDE, CENTRE D’ETUDES et de RECHERCHES sur l’ACTION HUMANITAIRE (CERAH, Genève), CITES UNIES – France, CRESI (Centre de Ressources Essonnien sur la Solidarité Internationale), COMITE CATHOLOLIQUE contre LA FAIM et pour le DEVELOPPEMENT (CCFD), COMMUNICATION SANS FRONTIERES, COORDINATION SUD, ETUDIANTS et DEVELOPPEMENT, FEDERATION INTERNATIONALE des LIGUES des DROITS de l’HOMME (FIDH), FRANCE VOLONTAIRE, HANDICAP INTERNATIONAL, HUMACOOP, INSTITUT BIOFORCE DEVELOPPEMENT, INSTITUT LA FRANCOPHONIE (Ndjamena, Tchad), LA MAISON du MONDE (Evry, 91), LA VOIX DE L’ENFANT, LES PUPILLES de L’ENSEIGNEMENT PUBLIC, MEDECINS DU MONDE, MEDECINS SANS FRONTIERES/CRASH, OBSERVATOIRE CANADIEN des CRISES et de l’ACTION HUMANITAIRE (OCCAH, Montréal), ORGANISATION INTERNATIONALE de la FRANCOPHONIE (OIF), PEMSCI (Centre de débriefing), PREMIERE URGENCE-AIDE MEDICALE INTERNATIONALE, RESONNANCES HUMANITAIRES, RESEAU DES OPERATIONS DE PAIX (ROP, Montréal), REMHED (Réseau des Etudiants et Enseignants des Masters Humanitaires et Développement), Revue HUMANITAIRE/MDM, SECOURS ISLAMIQUE France, SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS, SOLIDARITES-International, TRIANGLE – Génération Humanitaire.

Pour plus de détails, sur les intervenants, les horaires, le lieu, etc. :

http://colloque-csi-evry.eklablog.com

nadine.bonnet@univ-evry.fr

Contact presse :

linda.shadil@yahoo.fr

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CENTRE LEON DUGUIT

FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE

UNIVERSITE D’EVRY VAL d’ESSONNE

http://colloque-csi-evry.eklablog.com/un-programme-riche-ecclectique-et-source-de-debat-c18961089

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 11:27

Etat-de-Droit-in-ong-humanitaire-rubio.jpg

Le 24 septembre 2012 à New York, au siège des Nations unies, se tiendra dans le cadre de l’Assemblée Générale des Nations unies une réunion de Haut niveau qui regroupera des représentants des Etats, des ONG de la société civile et d’autres organisations internationales. Une occasion unique de discuter et de s'accorder sur un agenda commun pour le renforcement de l'état de droit. 

L’état de droit ou Etat de droit, sans jeu de mots est un aspect essentiel du développement des droits humains et du progrès économique. On sait aujourd’hui, contrairement aux affirmations des années cinquante ou soixante que la démocratie est un moteur du développement économique. L’état de droit dans un Etat de droit est une condition de la démocratie nécessaire. Sans (é)Etat de droit par de démocratie.

Depuis plusieurs années les Nations unies, dont on ignore trop souvent qu’elles sont d’abord l’aboutissement d’une revendication de la société civile à la fin du XIX siècle travaille  sur cette question et tente d’instiller cette notion au niveau des nations les plus récalcitrantes. Certes le spectacle quotidien du monde n’est pas forcément encourageant mais au moins il y a prise de conscience.

On lira donc avec intérêt le rapport préparatoire du Secrétaire général des Nations unies sur cette question.

Bonne lecture

F.RUBIO

Cliquez sur la page ci-dessous pour lire le document

FR-UN-etat-de-droit-in-ong-humanitaire-rubio-texte-2.jpg

 

 

Cliquez l'image ci-dessous pour accéder au texte

FR-Assemblee-generale-des-Nations-Unies-in-ong-humanitai.jpg

 

 

Extrait de wikipédia "Etat de droit" : L'état de droit ou la primauté du droit est une situation juridique dans laquelle toute personne a des droits mais aussi des devoirs, et se trouve par sa volonté à "avoir des droits" à se soumettre au respect du droit, du simple individu et surtout la puissance publique. Il est très étroitement lié au respect de la hiérarchie des normes, de la séparation des pouvoirs et des droits fondamentaux. Il est étroitement lié au développement duconstitutionnalisme. On oppose traditionnellement la notion d'état de droit avec la notion de raison d'État même s'il est évident que tout État, qu'il soit ou non un État de droit, peut être amené à faire prévaloir ses intérêts nationaux sur toute autre considération.

L'état de droit est celui dans lequel les mandataires politiques — en démocratie : les élus — sont tenus par le droit qui a été édicté. La théorie de la séparation des pouvoirs de Montesquieu, sur laquelle se fondent la majorité des États occidentaux modernes, affirme la distinction des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) et leur limitation mutuelle. Par exemple, dans une démocratie parlementaire, le législatif (le Parlement) limite le pouvoir de l'exécutif (le gouvernement) : celui-ci n'est donc pas libre d'agir à sa guise et doit constamment s'assurer de l'appui du Parlement, lequel est l'expression de la volonté de la population. De la même façon, le judiciaire permet de faire contrepoids à certaines décisions gouvernementales (en particulier, au Canada, avec le pouvoir que la Charte des droits et libertés de la personne confère aux magistrats). L'état de droit s'oppose donc aux monarchies absolues de droit divin et aux dictatures, dans lesquelles l'autorité agit souvent au mépris des droits fondamentaux. .../...

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 15:49

Humanitaire : du sans frontiérisme au droit d’ingérence

Résumé d'une conférence prononcé par Francisco Rubio devant des étudiants.

 

Faire la liaison entre le « sans frontiérisme » et le droit d’ingérence implique de replacer l’humanitaire dans son contexte historique mais aussi de définir ce qu’est l’humanitaire.

En effet, aujourd’hui l’humanitaire est accommodé à toutes les « sauces » et toute action de bénévolat en direction d’autrui devient dans les medias, voire les ONG, une action humanitaire. Les Etats et les organisations internationales gouvernementales comme les Nations unies ou l’OTAN utilisent la notion d’humanitaire pour justifier ou expliquer toutes leurs actions armées. Il est donc nécessaire de clarifier ce mot.

Pour les besoins de notre analyse je définirai l’humanitaire comme l’allègement des souffrances des populations civiles en temps de conflit armé ou de phénomène naturelle à conséquences catastrophiques.

Je reviens sur deux termes utilisés ici : population civile d’une part et « phénomènes naturels à conséquences catastrophiques » d’autre part.

Population civile. A l’origine le droit international humanitaire est d’abord un droit qui s’applique aux forces armée. C’est essentiellement depuis le Seconde Guerre mondiale que le DIH s’applique aussi aux populations civiles en temps de conflit armé. La Seconde Guerre mondiale a fait le constat évident que désormais les principales victimes des conflits sont les civils.

Phénomènes naturels. « Phénomènes naturels à conséquences catastrophiques. » Les typhons, tremblements de terre et autres événements du même type sont des phénomènes naturels. Ils n’ont des conséquences catastrophiques, bien souvent, que pour des raisons sociales ou économiques. Ce sont souvent les populations les plus vulnérables qui sont exposées à ces phénomènes naturels car elles occupent des espaces naturellement dangereux.

Utiliser les mots de « catastrophe naturelle » revient presque à accréditer l’idée qu’il y aurait une sorte de force naturelle voire surnaturelle contre laquelle on ne peut rien. Bref la fatalité.

Historiquement on peut distinguer cinq grandes phases de l’humanitaire :

Antique

Ancien

Classique

Moderne

Contemporain

 

Je ne vais pas m’étendre sur l’humanitaire « Antique » ou « Ancien »

Quelques mots d’explications suffiront.

Disons brièvement que l’humanitaire « Antique » ce traduisait pas l’absence de règles formelles ou simplement des règles ponctuelles mises en place à l’occasion d’un conflit.

Parfois, des codes étaient élaborés. Le plus célèbre d’entre eux était le code d’Hammourabi. Ce dernier dictait des droits et des obligations et introduisait la loi du « Talion » qui était un progrès puisqu’il y avait proportionnalité entre le préjudice causé et la réponse de la victime.

Les textes et pratiques religieuses étaient aussi nombreux.

Cette première étape va de l’aube de l’humanité à disons le début du Moyen Age

Avec cette période historique qui va de la chute de l’Empire Romain au Siècle des Lumières une nouvelle conception de l’homme va voir le jour et donner naissance à l’humanitaire que je qualifie « d’Ancien »

L’humanitaire devient religieux. Pour l’essentiel. L’Europe voit fleurir des monastères et des édifices religieux partout. Pauvreté, éducation, santé, état civil, enfance… sont pris en charge par l’Eglise et parallèlement se développe une pensée humanitaire. Notion de guerre juste. Paix de dieu, Trêve de dieu, Bornes de Salveta, édification de sanctuaire etc.

Bref un embryon de droit humanitaire voit le jour. Saint Augustin, Saint François d’Assise, Vittoria, Suarez, Erasme, religieux et légistes en sont les initiateurs. Droits de l’homme. Jus in Bello, Jus ad Bellum, droit de la guerre, droit dans la guerre….

Mais c’est le Siècle des Lumières qui va placer l’homme au centre du débat et donc l’organisation de sa protection : respect de l’être humain, droit des gens….On va aussi penser pour la première fois l’organisation du monde dans un cadre juridique universel. Grotius, Rousseau, l’abbé de Saint-Pierre, Kant, la paix perpétuelle, la société des nations autant de ruisseaux qui vont former cette grande rivière qui va donner naissance au droit international public en général et droit international humanitaire en particulier.

C’est dans le fracas des guerres du XIX siècle, Guerre de Sécession, Guerre de Crimée, Bataille de Solferino, que le général américain Lieber, Florence Nightingale et Henry Dunant vont concevoir ce qui va devenir l’humanitaire classique qui de 1863 à aujourd’hui tisse sa toile et ses instruments : traités internationaux, organisations humanitaires, justice internationale…

Bref « l’humanitaire classique » naissait dans la seconde partie du XIXème siècle.

Parmi les initiateurs de ce nouveau droit on ne peut pas, ici à Genève, ne pas réserver une place spéciale à Henry Dunant.

Le génie d’Henry Dunant, ce qui le démarque de tous les autres, aura été de penser dès l’origine un système holistique : « une philosophie, une organisation, un droit. » Et de faire reposer la force du système sur la notion qui depuis le traité de Westphalie de 1648 s’imposait dans le droit international : la souveraineté de l’Etat.

Revenons sur ces notions.

Une philosophie :

Une philosophie. Ce sont grosso modo les sept principes de la Croix Rouge qui par ordre hiérarchique sont :

Humanité

Impartialité

Neutralité

Indépendance

Volontariat

Unité

Universalité


Parmi ces sept principes détachons particulièrement deux d’entre eux : impartialité et universalité.

Impartialité. C’est à mon sens le plus essentiel des principes fondamentaux de la Croix Rouge et disons en raccourci de l’action humanitaire. S’il ne fallait en retenir qu’un seul c’est celui-ci qu’il faudrait garder. Impartialité cela veut dire ne faire aucune distinction de nationalité, de race, de religion, de condition sociale et d'appartenance politique dans l’action On doit s’appliquer seulement à secourir les individus à la mesure de leur souffrance et à subvenir par priorité aux détresses les plus urgentes.

Universalité : ce principe qui ne vient qu’en dernière position signifie selon la Croix Rouge que : « le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, au sein duquel toutes les sociétés ont des droits égaux et le devoir de s'entraider, est universel »

 

Il est à mes yeux pourtant d’un étonnant modernisme. En effet, à travers cette affirmation cela veut dire que dans chaque pays il doit y avoir une Croix-Rouge ou un Croissant-Rouge et que toutes les organisations ont le même poids juridique. Un principe d’égalité. Mais surtout cet universalisme comptera avec celui des humanitaires modernes qui sont essentiellement des ONG du Nord et qui plus d’un demi siècle après la décolonisation ont encore des difficultés à penser autrement qu’au travers du « bon docteur blanc ». Les plus grandes ONG humanitaires ne sont aucunement universelles mais très fortement frappées du sceau « nordiste ».

 

Comme disait Albert Einstein : « tout à changer sauf la façon de penser »

 

Une organisation :

Ceci fait le lien naturel avec l’organisation privée imaginée par Henry Dunant pour mettre en œuvre les principes : la Croix-Rouge. Plus de cent cinquante ans après la première Convention de Genève sur le droit international humanitaire l’organisation malgré les vicissitudes et les critiques, « le choc des civilisations » l’organisation est toujours là comme une référence de l’humanitaire. Pourrait-on imaginer un monde sans CICR et sans Croix-Rouge et Croissanr-Rouge ?

 

Un droit :

Enfin, un droit. Ce droit c’est le droit international humanitaire. Une branche du droit public. S’il est d’abord une initiative privée de la « Soft Law » comme nous dirions aujourd’hui il s’impose peu à peu auprès des Etats et devient par la force de la ratification un axe essentiel du droit international public et des relations entre Etats.

 

Donc, progressivement ce système va trouver sa place dans le nouveau paysage des relations internationales notamment à l’occasion des conflits meurtriers de la fin de XIX siècle et surtout du XXème siècle. Succès et échecs vont se succéder mais au fond personne n’osera le remettre en cause et chacun se plaindra de la non application de ce nouveau droit par l’autre.

Un tel comportement est une preuve au fond un d’un attachement aux nouveaux principes.

Cet attachement se retrouvera dans l’inclusion des traités de paix de la notion de Croix-Rouge

Après la Première Guerre mondiale la création de la première société internationale universelle, la Société des Nations, traduit concrètement l’aboutissement des idéaux de la philosophie des Lumières. Cette toute nouvelle organisation va rapidement adopter une dimension humanitaire en s’intéressant aux réfugiés et aussi en créant un premier département des affaires humanitaires en 1924. Les associations internationales ou transnationales, comme on disait alors, aux côtés de la Croix-Rouge vont imprimer leurs marques dans la réflexion de l’organisation et cela se traduira par l’élaboration de plusieurs traités. Mais la SDN sera aussi le lieu de « l’hyperbolisation » de la souveraineté nationale qui sera en partie la cause de son échec, échec contenu en germe dans son traité fondateur et aussi dans l’absence d’universalité avec le refus par les Etats-Unis d’Amérique de ratifier le traité fondateur.

Comme souvent l’échec sera salutaire et servira de « guideline » à la réforme de l’institution.

De l’hyper souveraineté de l’une on va passer à la limitation de celle-ci avec la naissance des Nations unies. Si le principe de souveraineté reste le centre des relations internationales le Chapitre VI et le Chapitre VII de la Charte autorisent néanmoins la nouvelle organisation, sous le contrôle d’un Conseil de sécurité tout puissant, à intervenir dans les affaires « intérieures » d’un Membre.

La nouvelle organisation a placé l’Homme au centre du débat La Charte commence par ces mots : « Nous Peuples des Nations unies » et sept articles font référence aux droits humains et à leur respect par les Etats souverains. De plus et dans la foulée de la signature de la Charte les Etats vont adopter la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui soixante ans après est encore le socle commun des droits humains pour l’humanité.

Là aussi, comme souvent, c’est le blocage de l’institution censée réguler le monde qui va donner naissance à un nouveau mouvement le « sans frontiérisme »

En effet, les Nations unies sont paralysées par le conflit Est/Ouest et l’usage du droit de veto interdit toute opération sauf quelques cas exceptionnels. Comme au Congo lors de l’indépendance de cet Etat.

La Croix-Rouge prise « au piège » de la souveraineté ne peut intervenir sans l’accord des Etats, et s’acquitte comme elle le peut de sa mission, elle qui a failli être emportée dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale et le début de la reconstruction d’un nouveau monde.

Analysant la situation et tirant les leçons de la Seconde Guerre mondiale et s’appuyant sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, un groupe de jeunes médecins ne peut admettre que l’on ne porte pas secours aux populations victimes de la guerre. Eux, qui sur le terrain, quotidiennement, voient la souffrance, ne pourraient plus agir ? Et ce au nom d’un principe qu’ils considèrent dans ce cas comme obsolète : la souveraineté.

C’est dans ce cadre qu’ils font une nouvelle interprétation des Conventions de Genève de 1949 et place comme les philosophes du Siècle des Lumières, le besoin humain au centre du débat. Bref, la souveraineté de l’Etat cesse là où commence le besoin humanitaire. Ils sont complémentaires et non pas concurrents de la Croix-Rouge. Ils ne contestent pas les Conventions. Au contraire ils demandent, purement et simplement, leur application !

Le Biafra*, car c’est de là que part ce nouveau mouvement donne naissance à un nouvel humanitaire : le « sans frontiérisme »

 

Le « sans frontiérisme ».

 

Du Biafra à l’Afghanistan, de la Somalie à la Tchétchénie, de Prague à Varsovie, de Santiago du Chili au Chiapas de Sarajevo au Kosovo, les nouveaux humanitaires prennent à témoin l’opinion publique et font appel à la conscience universelle et aussi au droit. De même que les « Lumiéristes » avaient placé l’homme au centre du débat contre le « droit divin » les droits humains sont maintenant au centre du débat contre la souveraineté de l’Etat.

L’humanitaire moderne est né. Médecins sans frontières, Médecins du monde en sont encore aujourd’hui les représentants les plus emblématiques.

Pendant trente ans « sans frontiérisme » et droit d’ingérence vont occuper la place aux côté de l’humanitaire classique au point que progressivement les Nations unies vont se ranger derrière la notion de droit d’ingérence, de plus en plus souvent. Et récemment en développant une nouvelle notion celle de la R2P : la Responsabilité de protéger.

Les Nations unies, à leur tour, revisitent la notion de souveraineté en l’analysant non plus comme le mur protecteur des affaires intérieures qui ne regarderaient personne tant que la paix n’est pas en cause, en une responsabilité confiée aux Etats dans le but de protéger leur population. Toute utilisation « perverse » de cette notion de souveraineté pourrait donner lieu, au nom des droits humains, à une ingérence de la Communauté internationale. Bref la souveraineté n’aurait été déléguée aux Etats par les Nations unies que pour protéger et non pas opprimer. L’oppression d’un peuple par le « souverain » justifierait alors qu’elle soit reprise par l’autorité qui l’a en quelque sorte déléguée au nom des Peuples. Un monde nouveau serait ainsi en train de se constituer sous nos yeux. Au delà du droit d’ingérence et du « sans frontiérisme » celui de la R2P.

 

Alors aujourd’hui où en sommes-nous ?

En effet, avec l’ex-Yougoslavie, et le Kosovo puis la Libye et l’apparition de la guerre humanitaire, la notion d’humanitaire s’est transformée. Le concept lui-même s’est transformé jusqu’à perdre son sens premier. De la notion d’allègement des souffrances il est devenu un mode de gestion des crises internationales. L’humanitaire est devenu une affaire d’Etat dans tous le sens du terme. Les humanitaires y ont-ils encore leur place ? Est-ce la fin du droit d’ingérence humanitaire au sens des ONG ? Est-ce la fin du « sans frontiérisme » ?

C’est une autre question et un gigantesque sujet de réflexion qui remet en cause les notions acquises depuis quarante ans et nous renvoie à cette réflexion essentielle : peut-on revenir aux principes humanitaires de la seconde moitié du XXème siècle ? Le faut-il ? Que sera l’humanitaire de demain au moment où nous montrons notre incapacité à intervenir en Syrie ?

Lien raccourci : http://0z.fr/6T0vY    

 

Francisco Rubio

Directeur juridique - Médecins du monde

Maître de conférences à l’université du Mans

*Wiki : "La guerre du Biafra ou guerre civile du Nigeria est un conflit civil, qui a eu lieu du 6 juillet 1967 au 15 janvier 1970. Elle commence avec la sécession de la région orientale du Nigeria, qui s'auto-proclame République du Biafra sous la direction du colonel Odumegwu Emeka Ojukwu. Suite au blocus terrestre et maritime du Biafra par les troupes gouvernementales, la région est plongée dans la famine, ce qui entraînera, selon les estimations, la mort d'un à deux millions de personnes1. La guerre du Biafra est largement médiatisée sur la scène internationale, alors même que le photojournalisme est en plein essor et expose aux populations occidentales le dénuement du Tiers monde. Cette guerre voit également une modification de l'aide humanitaire qui, utilisant la médiatisation intense du conflit, prone une ingérence directe pour venir en aide aux réfugiés. Elle aura pour conséquence la création de l'ONG Médecins sans frontières en 1971."

 

-o0o-

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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 08:52

Ong-humanitaire-rubio---conference-14-juin-2012.jpg

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 11:11

  

 

> RDV Jeudi 14 juin à 20h au Nouveau Latina pour une soirée spéciale organisée en partenariat avec la revue Altermondes. Projection du film ZAMBIE : À QUI PROFITE LE CUIVRE ?, suivie d'un débat.

 

En mai 2011, la plus puissante société de négoce de matières premières, «Glencore», ouvre une partie de son capital aux bourses de Londres et Hong-Kong, rompant avec 37 ans de tradition du secret. La multinationale espère ainsi dégager entre 9 et 11 milliards de dollars. C’est la troisième plus grande introduction en bourse jamais réalisée en Europe. Le géant suisse, premier fournisseur de cuivre au monde, exploite l’or rouge de Zambie. La mine de Mopani est sa plus importante source directe de cuivre. Pourtant, depuis dix ans, elle est déficitaire et ne paie plus d’impôt sur ses bénéfices à la Zambie, un des pays les plus pauvres du monde. La méthode d’extraction, financée avec des fonds d’aide au développement, est efficace mais extrêmement dangereuse. Un groupe d’habitants a choisi de se battre : ils veulent porter plainte contre Glencore et mettre fin à la pollution qui ravage leur ville. Savior Mwambwa, un économiste zambien, et une activiste française vont les aider à réunir les preuves qui permettront l’ouverture d’un procès. Tout au long de leur enquête, de la Suisse à l’Afrique, ils ont également réussi à prouver une évasion fiscale à grande échelle. En avril 2011, cinq ONG ouvrent un procès à l’encontre de Glencore pour violation des principes de l’OCDE...

Un film de Audrey Gallet & Alice Odiot
Productions Yami 2 avec la participation de France Televisions
2011 / 52 min / Prix Albert Londres 2012

>> La projection sera suivie d’un débat animé par Altermondes, avec Ronack Monabay, Chargé de Campagne Institutions financières internationales au sein de l’association Les Amis de la Terre et Marie Chéron, Chargée de mission à l’association 4D et membre du Collectif Rio+20.

 

Altermondes, N°30 - Juin 2012 / Rio+20 : à quand le développement durable ?
Du 20 au 22 juin, les Etats se réuniront à Rio de Janeiro pour une grande conférence sur le développement durable. Vingt ans après le Sommet de la Terre. Dans un contexte de crise profonde, aux dimensions multiples (politique, économique, sociale, écologique, etc.), les chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus au chevet de la planète. Sauront-ils amorcer le tournant dont l’humanité a besoin pour réinventer son avenir ? Le monde n’a pas besoin d’un sommet vide. Ce dossier fait le point et s’interroge sur la face cachée de l’économie verte, la marchandisation de la nature, et surtout la place des sociétés civiles dans les enjeux internationaux.

Dossier réalisé en partenariat avec l’Aitec, l’Association 4D, Attac, la CGT, le Collectif Rio+20, le CRID et Les Petits débrouillards.

http://www.altermondes.org/

 

Retrouvez le programme des Jeudis sur
www.festival-droitsdelhomme.org

 

> Un coffret DVD pour le 10ème anniversaire du festival


A l'occasion des 10 ans du Festival International du Film des Droits de l'Homme de Paris, Bodega Films et Alliance Ciné s'associent pour éditer un coffret 3 dvd regroupant 6 films marquants de l'histoire du festival.


6 films contre l’indifférence consacrés à des problématiques contemporaines, urgentes, de toutes origines, ces films dressent un panorama de la production cinématographique de documentaires engagés. Les réalisateurs donnent la parole à des hommes et femmes habituellement mis sous silence, proposant un cinéma de combat frémissant et absolument primordial !

 

Le coffret DVD est disponible au 1er étage du Cinéma Le Nouveau Latina. Une co-édition Alliance Ciné et Bodega Films

>> Plus d'infos

> Appel à films / FIFDH Paris 2013

 

Un appel à films a été lancé pour la 11ème édition du Festival International du Film des Droits de l'Homme de Paris. Vous pouvez y accéder en cliquant sur la bannière ci-dessous :


> Informations Pratiques


Retrouvez les Jeudis du FIFDH tous les 3èmes jeudis du mois au
Cinéma Le Nouveau Latina
20, rue du Temple
75004 Paris

Métro Hôtel de Ville ou Rambuteau
Tarif plein : 7 €
Tarif réduit : 5,50 €

www.lenouveaulatina.com

Retrouvez l'ensemble de la programmation d'[A]lliance Ciné sur
www.festival-droitsdelhomme.org

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 14:26

 khadafi-Bull-electronique-et-torture-in-ong-humanitaire-ru.jpg

 

De Francisco RUBIO à Paul KEIRN

"Bonjour,
Oui beaucoup de déplacement et les cours à Genève ont repris jusqu'à mi-juillet. Je t'adresse en pièce jointe un article d'une amie, Elise Groulx, qui est avocate à Montréal et une très grande spécialiste de droit pénal international. Je l'ai connue à NYC, aux Nations unies il y a 15 ans. Elle travaille beaucoup maintenant sur la responsabilité pénale des entreprises. Tu as peut-être vu la plainte déposée contre une filiale du groupe Bull à Paris pour complicité de crime de torture? Intéressant. Voici le texte introductif :  "

Le jeudi 31 mai 2012, la Chambre de commerce internationale organisait à Paris un séminaire sur les entreprises et les droits de l'homme. Le hasard du calendrier a voulu que cet évènement coïncide avec le dépôt d'une plainte par deux ONG contre une filiale du groupe Bull qui  a  vendu du matériel électronique à la Libye, matériel destiné à écouter, repérer puis arrêter les opposants au régime.

La plainte vise une complicité d'actes de torture.

Ceci n'est pas nouveau car déjà à Nuremberg dans le procès intenté aux anciens dirigeants nazis des entreprises avaient été mises en cause. C'est pourquoi il a m'a paru intéressant de publier ici l'article que Maître Elmise Groulx, avocate au barreau du Québec et fondatrice du barreau pénal international a écrit sur le sujet de la responsabilité des entreprises en zone de conflit.

 .Il est probable que de plus en plus souvent les entreprises seront amenées à rendre des comptes sur leurs activités économiques lorsque celles-ci croisent le chemin de conflits armés ou se situent dans des zones à hauts risques.

Francisco RUBIO.

 

La responsabilité pénale 

des 

personnes morales en zone de conflit


texte écrit par 

Maitre-Groulx-in-Ong-humanitaire---Francisco-Rubio---Paul-K.jpg

Elise Groulx*, Ad.E., avocate à la Cour

Membre du Barreau du Québec

Présidente de l’Association Internationale des Avocats de la défense (AIAD)

Présidente fondatrice et d’honneur du Barreau Pénal international (BPI)

* Elise Groulx  Ad.E., B.A., LL.L., LL.M. Avocate à la cour, Barrister and Solicitor

 elisegroulx@citenet.net; elisegroulx@gmail.com; Téléphone :+1-514-577-0772


ICC France. Séminaire du jeudi 31 mai 2012 sur 

« La prise en compte des droits de l’homme dans la management des entreprises : quels dilemmes et quelles nouvelles responsabilités »


Le texte distribué ce jour, écrit par Maître Elise Groulx est présenté à l’occasion de ce séminaire par François Rubio directeur juridique de Médecins du monde, professeur à Webster University, Genève.


-o0o-


La responsabilité pénale des personnes morales en zones de conflit.
 

Le sujet dont je veux vous entretenir ici est à portée légale bien sûr mais le problème qu’il sous-tend et qui doit être résolu est d’ordre politique, social et même diplomatique.


Le rôle des sociétés commerciales et celui de la Société civile

Les sociétés commerciales, grandes et petites, jouent un rôle clef au sein de l’économie mondiale mais aussi dans les centaines de régions où elles sont actives. Elles sont d’abord appelées à produire des biens et des services – en faisant des profits– mais on leur attribue aussi la vocation de créer de la richesse.  Le vif débat qui fait rage de nos jours tourne autour des nombreux impacts qui découlent de leurs activités économiques et qui affectent l’environnement, la société dans son ensemble, les communautés locales et tout le système de gouvernance.

L’exemple le plus frappant qui vient naturellement à l’esprit se rapporte à la protection de l’environnement.  Il y a d’abord eu, dès les années soixante, un fort courant visant à assurer la propreté de l’air et de l’eau. Le mouvement environnemental s’est ensuite répandu à l’ensemble des grands écosystèmes et aux changements climatiques ainsi qu’au contrôle de la pollution. Nous assistons de plus en plus à la mise en œuvre de partenariats entre des multinationales, des ONG, des communautés locales et des gouvernements pour résoudre les défis majeurs qui touchent à la protection de l’environnement.

Je voudrais attirer votre attention lors de mon exposé sur deux des défis majeurs auxquels doivent maintenant faire face les entreprises multinationales : Les droits de l’homme et le droit pénal international (DPI). Au chapitre des droits de l’homme nous en sommes encore aux premiers balbutiements si on compare la situation à celle des avancées qu’a connues le mouvement environnementaliste mondial. Ces nouveaux défis font leur apparition depuis à peine 20 ans, soit depuis la fin de la Guerre Froide. On peut cependant affirmer que les mêmes tendances se dégagent au sein du mouvement des droits de l’homme.

L’émergence de la Société civile soutenue par les média est à l’origine de ce nouveau mouvement  social que mènent les grandes ONG internationales face aux États et à la grande entreprise. La Société civile a acquis la faculté et la crédibilité nécessaires à dénoncer les abus allégués et les impacts sociaux négatifs entourant les activités économiques des multinationales, peu importe que ces impacts soient voulus ou non. La Toile (Internet), les communications mobiles et les média sociaux ont fait pencher la balance du pouvoir vers la Rue, loin des salles feutrées des conseils d’administration et des rencontres ministérielles.

Cette tendance lourde est en pleine explosion depuis 2 ans dans les pays riches comme émergeants. Je pense à la Crise économique qui secoue le monde depuis 2008 et qui est d’une ampleur sans précédent depuis la grande dépression des années trente. Il y a bien sûr le Printemps Arabe qui souffle un vent d’espoir pour plusieurs peuples condamnés à vivre sous l’oppression depuis toujours et qui renforce la Société civile. Les manifestations des Indignados à Madrid suivies du mouvement « Occupons Wall Street » évoquent la montée d’une société civile en ébullition et d’une vigile croissante à l’égard du monde économique et donc dans cette même foulée des multinationales. 

La Société civile participe au mouvement déclenché depuis bientôt 20 ans qui cherche à mettre fin à l’impunité des leaders quels qu’ils soient et réclame à ce titre une plus grande responsabilisation et une imputabilité.

Évoquons bien sûr aussi la Crise grecque qui s’est déplacée vers d’autres pays d’Europe, entre autres  l’Espagne et l’Italie, marqués par une tendance vers la décroissance économique, le chômage élevé et chronique et la crise de l’Euro qui secouent l’Europe, l’Amérique et le monde entier. 


Vindicte populaire à l’assaut de l’Autocratie

Ce mouvement prend de l’essor non seulement dans le Monde Arabe mais aussi en Afrique et ailleurs dans le monde alors que les masses populaires se livrent à une attaque en règle envers les pouvoirs autocratiques et répressifs. Elles crient haut et fort leur ras le bol face à la corruption qui profite aux élites, face aussi à la brutalité policière soutenue, à la torture et aux abus systématiques au chapitre des droits de l’homme.


Les États fragiles et les zones de conflit

Les experts ont dénombré au delà de cinquante États fragiles, certains auteurs parlent même de soixante-dix, où le risque de conflits violents est élevé. Ces mêmes États sont souvent en proie à une corruption endémique et à des violations massives des droits de l’homme. Certains de ces pays occupent une position stratégique dans les chaînes mondiales d’approvisionnement en matière d’énergie, de ressources minérales et de produits agricoles. En dépit des risques réels, ces pays demeurent les partenaires stratégiques et privilégiés de certaines sociétés transnationales dans les domaines des échanges commerciaux et des investissements.

Quelques exemples viennent à l’esprit. L’industrie pétrolière a été secouée par les soulèvements populaires s’opposant aux régimes du Soudan et de la Lybie. L’industrie du cacao a connu une décennie d’agitations profondes en Côte d’Ivoire. Plusieurs grandes industries (surtout en téléphonie et en informatique) qui se servent couramment de « minerais dits de conflit » dans la fabrication de leurs produits sont aux prises avec un conflit armé qui durent depuis plus de dix (10) ans et qui donne lieu à de graves violences de masses et à des abus systématiques des droits de l’homme, dans l’Est du Congo.    

Les leaders de ces pays sont mis en examen par la Cour pénale internationale (CPI). Les ONG ont soulevé de nombreuses interrogations – lors de campagnes médiatiques agressives ou dans le contexte d’affaires civiles ou pénales passées ou en cours – au sujet des opérations commerciales menées par les multinationales opérant dans ces zones de conflit… elles ont notamment mis en cause les relations commerciales qu’entretiennent des entreprises avec certains groupes appartenant aux élites dirigeantes, leurs partenaires au sein des chaînes d’approvisionnement et leur recours aux forces de sureté usant de pratiques douteuses pour assurer la sécurité de leurs opérations commerciales.   

     

Les entreprises commerciales et le droit pénal international : réalité ou fiction?

Comment le droit pénal international trouve-t-il  ici application ?

Quelle est sa pertinence véritable en ce qui a trait à la responsabilité légale des entreprises (personnes morales) et de leurs dirigeants (personnes physiques) lors de la perpétration de violences massives que le DPI tente précisément d’empêcher ?
Les entreprises commerciales sont rarement désignées comme acteurs de premier plan lors de la perpétration de telles violations. On évoque plutôt leur participation en invoquant qu’elles ont aidé, facilité ou contribué à la perpétration des crimes commis par des États et des organisations militaires ou qu’elles ont simplement omis ou négligé de prendre les mesures nécessaires à prévenir de telles violences.

J’aimerais vous offrir ici un aperçu relativement à trois aspects particuliers de cette question juridique complexe :

Mise en contexte: préoccupation grandissante de la communauté internationale relativement aux États fragiles et aux régions ravagées par les conflits et la violence. Pression accrue sur les grandes entreprises qui doivent faire preuve de diligence raisonnable accrue (« enhanced due diligence ») quant aux impacts réels de leurs opérations sur les droits humains (« human rights impact assessment ») lorsqu’actives dans de tels pays ou régions.

Assises légales : Quelles sont-elles face aux allégations répétées que les entreprises commerciales contribuent de manière systématique aux actes de pillage, aux viols massifs, au travail forcé, au déplacement forcé de populations civiles et au nettoyage ethnique dans les zones de conflit?

Diligence raisonnable ou Due Diligence: C’est un processus qui permet aux entreprises de mener de véritables enquêtes face aux situations qui prévalent sur le terrain et d’évaluer les tenants et aboutissants des relations qu’elles tissent et qui sous-tendent leurs opérations commerciales afin de prendre des mesures qui limitent les risques qu’elles encourent tant sur le plan légal que celui de leur réputation.

La problématique de la complicité des entreprises en matière de crimes de guerre est très complexe sur le plan légal. Ce texte n’a pas l’ambition de tout couvrir  mais plutôt d’aborder quelques éléments clés.


Mise en contexte: Les États fragiles et la “Due Diligence”  

La responsabilité des entreprises en vertu du droit pénal international doit s’analyser dans le contexte d’opérations menées dans des États fragiles où on peut établir un lien entre les problèmes liés à la pauvreté, aux inégalités sociales très marquées, à la corruption systématique des élites et au risque élevé de conflits internes ou de guerres ciblées menés par des groupes armés qui s’en prennent systématiquement aux populations civiles, souvent tenues en otage. 

Diligence raisonnable renforcée ou “enhanced Due Diligence”: On constate que la pression de la communauté internationale sur les grandes entreprises s’accroît afin qu’elles s’engagent à mener un examen de diligence raisonnable renforcée tout particulièrement lorsqu’elles opèrent dans les zones de conflit.  A l’origine de cette pression, une convergence d’études.

Le rapport de John Ruggie, datée de 2008, et ses principes directeurs publiés en 2011 ont été adoptés à l’unanimité par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève. Le cadre proposé par Ruggie met, entre autres, l’accent sur la « responsabilité de respecter » les droits de l’homme qui incombe aux entreprises. Pour ce faire John Ruggie recommande que les Sociétés commerciales mettent en place des cadres de  Due Diligence, y compris la conduite d’études d’impact, pour examiner la conformité de leurs politiques relativement aux questions de droits de l’Homme tout en participant activement à un dialogue ouvert avec les représentants de la Société civile;

Les Principes Directeurs de l’OCDE, adoptés en 2011, incorporent les principes de John Ruggie dans un chapitre voué aux droits de l’homme.

L’endossement récent des principes directeurs de John Ruggie par l’American Bar Association (ABA) en février 2012 qui a suivi celui de plusieurs autres grandes ONG leur donne une légitimité croissante. Ces principes font maintenant partie du paysage de la conformité légale et sociétale ce qui met la problématique de la responsabilité des entreprises à l’ordre du jour des préoccupations pressantes de la Société civile et du pouvoir politique.

A tout cela vient s’ajouter un nombre croissant d’enquêtes diligentées par des magistrats et des procureurs dans plusieurs pays.

Dans le cas particulier des “minerais de conflit” en provenance de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), plusieurs organisations internationales exercent de concert une pression de plus en plus intense pour que l’industrie minière se livre à un véritable exercice de diligence raisonnable renforcée. Il s’agit, entre autres, du Conseil de sécurité et du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, de l’OCDE, des pays africains provenant de la Région des Grands Lacs, du Congrès américain et de la Commission des valeurs mobilières des États-Unis (US Securities and Exchange Commission) chargée de mettre en œuvre la législation adoptée par le Congrès américain à cet effet.

Étendue du cadre de Due Diligence dans un État fragile: John Ruggie et d’autres experts en la matière, proposent une diligence raisonnable propre aux droits humains. Ces mécanismes de surveillance ne sont  cependant régis que par des standards de « soft law »,  donc dépourvus de véritables systèmes de mise en œuvre.  Dans le cas des zones de conflit, cependant, il apparaît évident que l’exigence de diligence raisonnable accrue soit conçue pour assurer une conformité aux législations de « hard law », aux prohibitions qu’elles édictent et à leurs mécanismes de plus en plus stricts de mise en œuvre, notamment ceux du droit pénal international et du droit international humanitaire


2. Droit pénal international: son non-respect a un impact évident sur les droits de l’homme  

Certaines opérations commerciales ont une incidence majeure sur les droits de l’homme d’une zone de conflit particulièrement lorsque les entreprises sont aux prises avec les rouages d’un système étatique de pillage, de déplacements forcés de populations et de nettoyage ethnique. 

Évaluer si une entreprise a violé les prohibitions du droit pénal international et celles du droit international humanitaire et/ou si son comportement est couvert par l’un des nombreux modes de participation développés et mis de l’avant par ces nouvelles branches du droit relèvent d’analyses juridiques et factuelles pointues et souvent d’une grande complexité, peut-être parmi les plus complexes que présente le droit pénal classique et qui doivent être menées au cas par cas. Les dirigeants de Sociétés transnationales ne comprennent pas nécessairement le bien-fondé juridique de telles allégations. Ils arguent que les crimes ont été perpétrés par des acteurs étatiques, par l’armée, des miliciens, la police et qu’ils se retrouvent pris au piège de la culpabilité par association.

La ligne de démarcation entre la culpabilité par association et les divers modes de participation souvent indirecte, ancillaires à une criminalité perpétrée de manière collective n’est pas toujours aisée à voir.

Cet exposé offre une analyse simplifiée d’une problématique à la fois juridique et déontologique complexe dont voici cinq éléments clés:   

Cas particuliers: Les allégations de crimes sont fréquentes dans un contexte de pipeline, de chaînes d’approvisionnement, de construction et de partage d’infrastructures et lors de l’emploi de forces de sécurité, surtout dans les zones de conflit et les États fragiles. 

Crimes ayant une portée économique : Certains crimes de guerre comportent des éléments de nature économique comme le pillage, la confiscation de propriété, les migrations forcées, le travail forcé et le travail des enfants.

Complicité et participation indirecte: Il faut faire la distinction d’une part entre la responsabilité pénale classique des entreprises qui s’applique à leurs actions directes, celles de leurs employés par exemple et qui relèvent de leur sphère d’influence et d’autre part, la participation corporative, souvent indirecte, celle visée par le droit pénal international en cas de criminalité collective d’envergure massive.

“Modes de Participation” – Questions clés: La jurisprudence7 des TPI a permis le développement d’une multitude de modes de participation lors de la perpétration de crimes commis en groupe, c’est-à-dire une  criminalité collective. Ces modes distincts de responsabilité mis à la disposition des autorités de poursuite forment une véritable toile d’araignées (“web of liability”) qui s’est développée pour répondre à la complexité de cette criminalité commise en larges groupes. 

Compétence: Quelles sont les instances judiciaires (nationales et internationales) qui  ont compétence pour se saisir d’affaires impliquant des entreprises commerciales, leurs dirigeants, les directeurs de leur conseil d’administration et leurs gestionnaires? Existe-t-il un régime d’immunité qui les met à l’abri de poursuites pénales?  


3. La diligence raisonnable accrue: un premier pas dans la gestion de risque

Une meilleure connaissance des questions juridiques en jeu s’avère de plus en plus pertinente, je dirais même impérative, pour permettre aux Sociétés transnationales de développer une approche pratique et bien cerner les risques légaux, émanant du droit pénal international, qu’elles peuvent encourir. Cette analyse devient essentielle lorsque les opérations en cours ou projetées se déroulent dans des zones de conflit ou des États fragiles.

Je vous invite à cet effet à consulter les principes directeurs de John Ruggie, Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme et les entreprises, datés du 21 mars 2011 et adoptés à l’unanimité par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève en juin 2011 et en particulier j’attire votre attention sur le principe 23 (c) qui énonce clairement qu’il faut traiter le risque de pouvoir causer ou contribuer à de graves violations des droits de l’homme comme une question de conformité légale quelque soit la juridiction où une entreprise opère:


« Pinciple 23. In all contexts, business enterprises should : …

(c) treat the risk of causing or contributing to gross human rights abuses as a legal compliance issue where they operate. »

Commentary : « Some operating environments, such as conflict-affected areas, may increase the risks of enterprises being complicit in gross human rights abuses commited by other actors (security forces, for example). Business entreprises should treat this risk as a legal compliance issue, given the expanding web of potential corporate legal liability arising from extraterritorial civil claims, and from the incorporation of the provisions of the Rome Statute of the International Criminal Court in jurisdictions that provide for corporate criminal responsibilility. In addition, corporate directors, officers and employees may be subject to individual liability for acts that amount to gross human rights abuses »8

On peut donc constater qu’à la suite de la publication de ce rapport et de l’appui unanime reçu devant le Conseil des Droits de l’Homme à l’ONU,  les obligations à la charge d’une entreprise qui opère dans une zone à risque (i.e. zone de conflit ou état fragile) et où peuvent se produire des violations massives des droits de l’homme sont assimilables à une obligation de conformité légale avec les risques et les conséquences qui en découlent  si cette obligation n’est pas respectée.


4. La diligence raisonnable remise en contexte: conformité sociétale légale, État de droit et droits de l’homme

L’exercice de diligence raisonnable qui sera mis en place pour limiter le risque émanant de l’émergence du droit pénal international (DPI) devra être mené dans le contexte général évoqué dans la première partie de ce texte. La mise en oeuvre d’un cadre de diligence raisonnable pour se conformer au DPI devra être relié aux autres questions légales de conformité – la corruption des élites par exemple – incluant les standards non contraignants relatifs aux droits de l’homme (« soft law »). 

L’absence ou la faiblesse de l’État de droit dans les États fragiles est une source majeure de risque. Cette situation présente un défi particulier pour toute Société transnationale qui s’est dotée d’une politique légale de conformité.  Comment peut-on mettre en œuvre une politique de conformité dans une zone de non-droit ou dans un État fragile souffrant d’un déficit de gouvernance ? Quelle est dans ce contexte l’étendue véritable de la responsabilité légale d’une Société commerciale et quelle est l’imputabilité réelle d’un tel État ?

 

Conclusion 

On assiste à une véritable convergence de l’activité des ONG et celle de la Société civile qui font la promotion d’une culture qui reconnait la primauté qui incombe aux États de protéger les droits de l’homme et l’obligation pour les entreprises de les respecter. Ce mouvement dans ses efforts pour mettre fin à l’impunité et attribuer à chacun sa part de responsabilité dénonce les abus majeurs et les violences et force le droit à évoluer et les comportements des acteurs en place à s’adapter.   

En abordant la responsabilité pénale des grandes Sociétés dans les zones de conflit, sur la scène internationale, je veux m’adresser aux avocats et aux conseillers d’entreprises et leur faire valoir qu’il ne s’agit pas que d’une simple question de conformité légale.

C’est une question qui se situe au cœur des activités économiques et tout particulièrement dans les zones à faible gouvernance, de non droit, les états fragiles ou les zones de conflit. Le droit est mobilisé ici pour faire face à des situations qui outre la problématique juridique déborde sur un contexte hautement politique.

Cette problématique réelle et grandissante touche aussi au cœur de l’exercice professionnel de  ceux qui conseillent ces grandes Sociétés lorsqu’elles investissent et opèrent dans l’une ou l’autre de ces régions et peut aussi déclencher leur responsabilité en cas d’inaction ou d’omission.

 

Texte PDF Elise Groulx présenté par Francisco Rubio

 Cliquer pour télécharger le texte - format .pdf

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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 16:20
Rappel : le 27 Janvier 2012, le Bureau pour la coopération avec les organisations de la société civile de l'ambassade française aux Etats-Unis a organisé une série de tables rondes avec des experts français et américains appartenant à plusieurs ONG.

 

L’ambassade de France à Washington attache la plus grande importance à la coopération entre les structures organisées de la société civile, notamment les ONG. Ce que M. François Delattre, Ambassadeur de France aux Etats-Unis, a tenu à rappeler lors de son intervention. A cet effet il existe une mission spéciale depuis plusieurs années dont l’objectif est de favoriser des rapprochements et des échanges entre les ONG françaises et américaines.

Ambassador-of-France-to-the-US-in-Rubio-ONG-humanitaire-201.jpg 

En 2011 la mission avait lancé un appel à projets et aux termes de la délibération d’un jury composé de trois membres : Coralie Bryan, professeur à l’université de Columbia, le président d’Interaction (coalition d’ONG américaines) et moi-même.

 Ong-humanitaire-french-Ambassy-in-rubio.jpg

Trois projets ont été retenus et recevront des fonds pour permettre leur développement. Ces fonds permettront donc de développer d’une part une base de données sur la peine de mort dans le monde, une campagne sur l’accès à l’eau et enfin dans le domaine de l’entreprenariat social de favoriser l’insertion des jeunes.

 Harriet-Babitt---Global-water-challenge-in-Rubio-ong-ngos-h.jpg    Diana-Wells-Ashoka---social-entrepreneurchip-in-rubio-ong-h.jpg   Jerome-Bouillaut-Planet-Finance-France-copie-1.jpg

Les ONG primées présentent dans cette petite vidéo leurs objectifs. Précisons que cette présentation a été faite dans les locaux d’American University et que plusieurs réceptions et diners avaient été organisées à l’ambassade de France et à la résidence de l’ambassadeur de France qui, par sa présence, a tenu à montrer toute l’importance que la France apportait à ce projet.

Cette initiative doit être saluée car elle est réellement un support très concret à des partenariats réels et constructifs. 2012 devrait voir le renouvellement de cette initiative.

Francisco Rubio.

Vidéo d'une des réunions :

http://www.youtube.com/watch?v=3m1EL3-ig5I

Pour plus de renseignements, joindre l'Ambassade de France :

http://fr.ambafrance-us.org/

Embassy of France

4101 Reservoir Rd NW,
Washington D.C. 20007

Tel 202 944 6000

 

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 17:50

L'intervention en Libye des forces de l'OTAN à la suite de la résolution 1973  du Conseil de sécurité marque-t-elle un tournant dans les relations internationales contemporaines? S'agit-il de la mise en oeuvre de la responsabilité de protéger, forme moderne du droit d'ingérence? Les questions sont nombreuses. En quatre journées d'étude dont la première aura lieu le vendredi 20 janvier l'Institut DOGMA tentera de répondre à ces questions sous l'angle juridique.Eu égard à la qualité des intervenants ces journées promettent d'être riches  en réflexions de grande qualité. 

F.RUBIO.

dogma-conference.jpg

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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 18:33

 200px-Ministère affaires étrangères (France) - logo

Le 16 novembre 2011, le ministère des Affaires étrangères a organisé une "Conférence Nationale Humanitaire". De nombreuses personnalités y sont intervenues. Le ministère publie aujourd'hui les actes de ce colloque, ce qui permettra à chacun de pouvoir se faire une opinion sur les propos et messages des uns et des autres.

Bonne lecture et bonne année !

Francisco RUBIO.

 

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