A propos du premier sommet humanitaire mondial
Quoi de mieux pour réactiver ce blog que de vous entretenir d’un événement majeur dans le domaine humanitaire : le premier sommet mondial humanitaire qui s’est tenue à Istanbul les 23 et 24 mai 2016.
Mais d’abord un petit mot sur mon silence depuis quelques mois. Rien de grave. Juste un surcroît de travail. Mais tout rentre dans l’ordre petit à petit et ce blog va reprendre vie. Toutes mes excuses à celles et ceux qui avaient la gentillesse de me suivre fidèlement.
Oui c’est à Istanbul que le premier sommet humanitaire mondial a eu lieu. Convoqué à l’initiative du Secrétaire général des Nations unies il avait pour objet de faire le point sur l’aide humanitaire à un moment où les bénéficiaires sont plus nombreux que jamais. En effet, plus de 150 millions de femmes et d’hommes bénéficient aujourd’hui d’une aire humanitaire et plus de 60 millions de déplacés et réfugiés. Un triste record depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ce sommet a-t-il été utile ? Pour la première fois, une « grand » messe onusienne regroupait tous les acteurs de l’humanitaire : Nations unies, ONG, états et Croix Rouge.
Certaines ONG avaient fait le choix de ne pas venir. Msf avait décliné l’invitation pensant que ce sommet était un sommet de dupe car les états ne respectaient pas leurs engagements et n’avaient pas l’intention de les respecter. C’est vrai. Un classique en quelque sorte. Il est vrai que de voir un sommet humanitaire avec, côte à côte, pour sa présidence et son ouverture le Secrétaire général des Nations unies et Erdogan, le président turc de sinistre réputation, ne pouvait guère inciter à l’optimisme. D’autant plus que l’Europe ne pouvait pas se targuer d’être exemplaire après l’accord conclu avec Erdogan au sujet de l’accueil des réfugiés syriens. Le Munich de l’humanitaire !!!
Néanmoins il est parfois préférable de se parler surtout quand le sort de millions de femmes, d’hommes et d’enfants est en question. Verser des larmes sur le corps d’un enfant mort sur une plage, l’innocence même, nous oblige à nous interroger sur ce que nous faisons ou plutôt ne faisons pas.
Le Secrétaire général des Nations unies a regretté que les pays membres du G7 soient absents à l’exception de Madame Merkel. Bravo Madame Merkel. Honte aux autres. Mais Madame Merkel était-elle là pour le sommet humanitaire ou pour complaire à Monsieur Erdogan le sauveur de la crise migratoire européenne moyennant finance.
D’ailleurs Monsieur Erdogan s’est amèrement plaint que l’accord signé il y a quelques semaines tardait à se traduire financièrement et que si cela continuait il le remettrait en cause ; comprenez je vais rouvrir la frontière et vous serez, vous européens, submergés par le flot des réfugiés.
Voici pour les petits à côté du sommet.
Demain je reviens vers vous sur le fond de ce sommet et les demandes des uns et des autres car finalement ce sont plus de 1500 promesses qui ont été adoptées. On y revient.
A bientôt
Francisco RUBIO