L' « Open Government Partnership » est un regroupement d’Etats et de structures de la société civile dirigé par un comité paritaire où Etats et ONG sont à égalité...
Souvent dans ce blog j’essaie d’attirer l’attention de celles et ceux qui veulent bien me lire sur des événements qui ne retiennent pas l’attention des médias ou du grand public et qui pourtant sont essentiels et risquent de marquer le paysage politique au sens profond du terme et non pas seulement dans le spectacle électoral qui n’est souvent qu’un feu de paille sans lendemain.
Ainsi j’aurai l’occasion cette semaine de revenir sur les tentatives d’anéantissement de la Cour européenne des droits de l’homme par les gouvernements occidentaux ou sur la montée en puissance de la justice internationale, toutes choses qui doivent nous préoccuper sérieusement tant il est vrai que la lecture de la presse nous montre un paysage démocratique qui ne cesse de se dégrader en se réduisant.
J’ai ainsi été frappé par la campagne électorale qui s’est déroulée en France ces dernières semaines et pendant laquelle aucun candidat - j’écris bien aucun candidat - n’a parlé ou proposé un grand projet de renforcement de la démocratie mais tous sans exception ont proposé des restrictions aux libertés.
C’est donc pourquoi il me semble important ici de parler d’une initiative d’un peu plus d’une année qui s’appelle « Open Government Partnership ».
Qu’est ce que « Open Government Partnership »? C’est un regroupement d’Etats et de structures de la société civile dirigé par un comité paritaire où Etats et ONG sont à égalité.
Ce regroupement a pour but de renforcer la démocratie dans les pays membres en centrant la réflexion et les engagements réels autour de quatre thématiques : la transparence fiscale et budgétaire ; l’accès à l’information ; la publication des faits pour les citoyens et les élus et la protection des droits civils et politiques pour mieux permettre l’engagement politique des citoyens.
D’autres engagements doivent être pris par les pays souhaitent rejoindre ce mouvement dont la première véritable assemblée générale s’est tenue mi avril au Brésil.
Aujourd’hui plus de 54 pays ont rejoint ce projet qui prend largement en compte dans la démocratie les nouveaux moyens électroniques et informatiques. Ces pays représentent pratiquement plus de 1milliard sept cent millions d’habitants.
Bien évidemment on peut être sceptique sur l’efficacité de ce type d’initiative. De même que l’on pouvait être très dubitatif quant aux engagements du sommet du millenium. Or, aujourd’hui force est de constater que peu à peu les Etats sentent monter une pression forte pour atteindre les dits objectifs et que le harcèlement des ONG force les Etats à rendre des comptes sur l’évolution du processus et que peu à peu certains de ces objectifs sont atteints. Cette initiative pour la démocratie est de même nature et si elle peut contribuer à relancer le mouvement dans les pays les moins avancés et pourquoi pas les autres alors l’objectif sera atteint.
Nous savons maintenant, avec le recul du temps et l’ouverture des archives, combien pendant la Guerre froide les initiatives des ONG ou encore des accords comme ceux d’Helsinki ont été des appuis précieux pour les démocrates et dissidents de l’Est. Même si, sur le moment cela semblait être un simple « chiffon de papier » le fait de demander régulièrement aux Etats tant de l’Ouest que de l’Est où ils en étaient dans l’application des accords. Pourtant cela constituait une très sérieuse épine dans le pied soviétique. C’est l’ensemble des initiatives qui porte ces fruits et pas une seule d’entre elles.
Allons « Step by step » comme on dit et espérons que cet « Open Government » sera la première étape d’une nouvelle conception de la démocratie et du respect des droits de l’homme
En savoir plus : www.opengovpartnership.org